Le surpoids et la discrimination au travail
Le culte de la minceur est un phénomène mondial qui commence avec la naissance des loisirs selon Georges Vigarello dans Histoire de la silhouette du XVIIIe siècle à nos jours. Naissance d'un défi (Seuil) au début du XXème siècle.
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Comme l'explique Thibault de St-Pol dans Le Corps Désirable, "le corps donne lieu à une multitude de comportements guidés par l'existence d'un idéal: le corps désirable." Ainsi, la forme du corps et la corpulence doivent tendre vers un idéal pour susciter le désir, pouvant être désiré, et cet idéal est aujourd'hui un corps musclé et mince pour les hommes et un corps mince et athlétique pour les femmes. C'est ce qu'on nomme le culte de la minceur.
Exemples du corps désirable aujourd'hui :
un mannequin Lacoste et des mannequins Abercrombie
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La société a longtemps pensé qu'auparavant, les gens minces étaient plus sujets à des maladies.
Mais cette vision a changé avec la création de l'IMC par le scientifique belge Adolphe Quetelet en 1832. Définie par l'OMS en 1997 comme la technique standard pour évaluer les risques liés au surpoids chez l'adulte, avec l'IMC naquit la peur de devenir trop gros, pour des raisons hygiéniques mais aussi esthétiques. Et la conssomation d’aliments riches en calories devint synonyme de pêché.
De plus, il est nécessaire de savoir qu'à la suite du rattachement au réseau ferroviaire, dans les années 1870, le prix des aliments de base comme les pommes de terre, le pain, le riz et les pâtes se mit à chuter. Grâce à ce phénomène, les couches défavorisées devinrent plus "grosses" en mangeant en quantité. Tandis que les personnes des classes moyenne et supérieure purent s’acheter des aliments plus chers, de meilleure qualité, plus raffinés, comme les fruits, les légumes et les produits laitiers, se distinguant ainsi des nouveaux prolétaires.
Apparût aussi alors l'importance de l'exercice physique comme la gymnastique ou le sport de pointe.
Aujourd'hui, le poids, principalement la corpulence est sûrement dû à une manipulation considérable de l'apparence.
Ce qui distingue notre époque des précédentes n'est pas tellement la diversité des intervenants sur le corps, mais leur finalité presque essentiellement esthétique : une représentation de soi attrayante et flatteuse que la société pourrait qualifier de "belle" est beaucoup moins pénalisée qu'une personne disgracieuse et "laide".
Et cela explique la multiplication et les progrès vis-à-vis des interventions corporelles, qui avant se concentraient surtout autour de l'alloplastie, soit les masques, les vêtements, le maquilllage; mais qui aujourd'hui se tournent davantage vers l'autoplastie: les régimes, la chirurgie esthétique, le body-building, les crèmes amincissantes, l'électrostimulation... Des sports qui ont des vertus amincissantes se développent également comme la Zumba, le fitness...
Nous pouvons expliquer ce changement par la sur-médiatisation de l'idéal corporel diffusé au travers de la publicité, surtout à la télévision (films et séries, publicité, présentateurs d'émissions…) qui impose un même modèle que ce soit sur les plages ou au travail.
Après l'apparition du "culte de la minceur"vers 1950, l’image de la beauté parfaite est encore une fois d'être très mince, comme avec l'apparition de Barbie et ses mensurations longilignes et invraisemblables. Mais aussi avec le mannequins idéal qualifié de « brindille », comme la mannequin Kate Moss surnommée ainsi.
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Cette apparence donne aujourd’hui l’image d’une personne dynamique qui a un bon contrôle de soi. La minceur est donc valorisée dans notre société et associée à des critères de beauté, d’élégance et de distinction. L’individu, et lui seul, est considéré comme coupable, comptable de son apparence. Il est son apparence, il l’est exclusivement, cela est expliqué en philosophie, avec le corps étant le “miroir de l’âme”, ceci fut explicité par exemple par Spinoza.
Les médias participent à ce culte de la minceur, principalement les magazines féminins mais aussi masculins avec leurs photos retouchées et les articles vantant les derniers produits diététiques et les derniers régimes.
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Une des dernières modes véhiculée par les médias, principalement les magazines féminins est le “tigh gap” c’est-à-dire un écart entre les cuisses lorsque les pieds sont joints. C’est ce que possèdent beaucoup de célébrités aujourd’hui comme Cara Delevingne ou Beyonce.
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Ou encore dans la publicité comme à la télévision avec les marques « spécial K » ou « Fitness » qui assurent une silhouette mince grâce à un régime céréalier.
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Ou encore “Activia” qui assure un ventre plat.
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La focalisation autour de l’amincissement est perçue dans beaucoup d’oeuvres.
Par exemple, Le Journal de Bridget Jones* qui fait de son régime un récit littéraire rythmé par les kilos perdus ou gagnés. Le personnage principal est quasiment hanté par cette obsession du poids à atteindre et du régime à suivre.
Bridget Jones justifie même le fait que son rendez-vous n'ai pas pu avoir lieu car il avait choisi une fille "plus mince".
Ou encore, elle qualifie une journée de moment "historique" lorsqu'elle à atteint les 55kg, poids qu'elle voulait atteindre depuis qu'elle avait 18 ans.
Ou elle narre dans son journal le repas qu'elle mangea le jour de l'an et la honte qui s'en suivit: « Impression que la graisse suinte de mon corps. Tant pis, il est parfois salutaire de s’enfoncer jusqu’au nadir dans l’océan de mauvaise graisse pour émerger, tel phoenix, d’enfer chimique sous apparence Michelle Pfeiffer, splendide et purifiée. Demain, régime spartiate de beauté et de santé »
Cette focalisation autour du culte de la minceur est aussi prouvée dans l'étude de E. Ensler, où une femme cite:
Ainsi beaucoup pensent, que ce soit les hommes ou les femmes, que cette apparence désirée, ce corps parfait leur permettra la réussite au niveau social, professionnel... mais permettra également une meilleure confiance en soi.
La minceur prend donc aujourd'hui une valeur esthétique mais aussi morale, qui traduit du dynamisme, du contrôle de soi...
Cette obcession de la minceur peut malheureusement mener à une maladie appelée l'anorexie. On peut parler d'anorexie lorsque l'IMC est inférieure à 14. Cette maladie est très vicieuse car elle peut être d'origine mentale et donc difficile à soigner.
Ainsi, principalement à cause de ce culte de la minceur très présent aujourd'hui, les personnes en surpoids connaissent une stigmatisation.
Pour en savoir plus sur cette stigmatisation :
*(1) https://nuage1962.wordpress.com/tag/minceur/
*(2) http://www.expresslook.fr/choisir-polo-homme/
*(4) http://regimeamaigrissant.e-monsite.com/pages/pression-de-la-societe-moderne.html
*(5) http://www.elle.fr/Societe/Les-enquetes/Le-thigh-gap-la-nouvelle-lubie-minceur-des-ados-2497490
*(6) http://diete-ethique.e-monsite.com/pages/a-le-role-des-medias.html
*(7) http://www.welovetennis.fr/novak-djokovic/49674-djokovic-au-ventre-plat
*(8) http://www.puretrend.com/media/cara-delevingne-ambassadrice-du_m902084
*(9) http://www.gq.com/gallery/women-21st-century-gq-february-2013
*(10) http://www.huffingtonpost.fr/marieastrid-collette/beaute-thigh-gap_b_4057253.html
*(12) http://www.k-addicts.net/news/59-le-corps-de-son-dam-bi-impressionne-dans-la-pub-special-k/
*(13) http://www.romy.book.fr/galeries/hands/pub-tv-activia
*Helen Fielding, Le Journal de Bridget Jones, Paris, Albin Michel, 1998
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Mardi 3 janvier. 59kg (abominable tendance à l’obésité. Pourquoi ? Pourquoi ?)...
Mercredi 4 janvier. 59,5 kg (état d’urgence: on jurerait que la graisse emmagasinée dans une capsule pendant les fêtes et lentement libérée sous ma peau)...
Dimanche 8 janvier. 58 kg (super bien mais à quoi bon ?)...
Lundi 6 février. 56,8 kg (ai fondu de l’intérieur, mystère)...
Lundi 4 décembre. 58,5 kg (maigrir absolument avant le gavage de Noël)...
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"Je crois,que je peux m’identifier à ces femmes parce que j’ai moi-même intégré l’idée que si mon ventre était plat, alors je deviendrai quelqu’un de bien, et je serais en sécurité. Protégée. Je serai acceptée, admirée, importante, aimée."