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L’obésité, en plus d’être une maladie, est un phénomène social. Il y a donc une une limite à la discrimination physique dont les personnes en surpoids sont victimes. S’il s’agit d’une discrimination contre le fait qu’ils n’aient pas le niveau d’études ou les diplômes nécessaires pour acquérir l’emploi, cette discrimination est “légale” car dans ce cas là ils sont soumis aux mêmes critères que les personnes dans la “norme”. Les personnes en surpoids se sentant discriminés par leur apparence oublient peut être ce critère, et jugent une discrimination trop rapidement. Il faut alors distinguer surpoids en tant qu’apparence et surpoids en tant que reflet du milieu social.

 

Il est impossible de savoir concrètement si l’apparence est le facteur de discrimination au travail des personnes en surpoids ou si cet “handicap” est simplement le reflet de leurs conditions sociales ce qui expliquerait qu’ils puissent être discriminés particulièrement à l’embauche. Cependant à l’aide de plusieurs études, nous sommes amenés à penser que l’apparence est le facteur majeur de discrimination au travail.

En effet, d’abord, quand on prend le travail dans son aspect général, lors de l'obtention d’une promotion, les personnes en surpoids sont discriminées pour des raisons inconnues car il ne peut pas s’agir du milieu social ou du niveau de diplômes étant donné que la personne a déjà obtenu l’emploi. L’apparence est ici le seul critère sur lequel ils sont discriminés dans ce cas là.

S’ils sont victimes de discrimination par leurs collègues, là encore il ne peut s’agir que d’apparence et de stigmatisation pure.

Dans ces deux cas la mesure est claire et la limite est dissociable: le surpoids apparence est le facteur majeur de la discrimination au travail.

 

En revanche, lors de l’embauche la limite est floue et il est difficile de savoir dans quelle mesure le surpoids (apparence ou milieu social) est un facteur majeur de la discrimination au travail. L’étude qui suit nous permet de privilégier l’apparence encore une fois au milieu social. Même si l’étude n’est pas très récente, plusieurs cas nous prouvent que c’est encore le cas aujourd’hui. (cf interview dans LE CAS PRÉCIS DE LA FEMME)

Nous nous sommes appuyés sur l’étude de Jean François Amadieu, Directeur de l’Observatoire des Discriminations publiée en juillet 2004. L’étude comprend des couples de CV concernant 100 offres d’emploi de commerciaux et 100 offres de télévendeurs. Les CV sont presque identiques et les deux candidatures ont exactement les mêmes compétences. En effet la seule caractéristique qui les distingue est le fait que l’un des deux candidats est en surcharge pondérale. Pour voir s’il y avait vraiment discrimination les deux CV ont été envoyés aux différents types d’emplois (télévendeurs ou commerciaux).

Voici d’abord l’échantillon:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Voici ensuite les résultats de l’étude:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grâce à l’étude, on constate que 70% des personnes en surcharge pondérale ont subi un rejet tandis que moins d’une personne sans surcharge pondérale sur deux en a subi un. Étant donné, que toutes les personnes possédaient les mêmes compétences seul l’apparence des personnes a joué un rôle sur le recrutement ou non de ces personnes.

De plus on remarque que la proportion de rejet chez les personnes en surcharge pondérale est bien plus élevée lorsque l’emploi demandé est celui d’un commercial. En effet 4 personnes obèses sur 5 se sont vus rejetés l’emploi de commercial. Si celui-ci est plus sélectif que l’emploi de télévendeur c’est que comme expliqué précédemment, dans les métiers de services, séduire c’est vendre. Or, pour beaucoup de personne le poids est un immense critère de séduction.

En ce qui concerne le poste de télévendeur, les personnes sont “cachées” derrière un écran et n’ont donc pas besoin de séduire pour vendre le produit. Cependant, il existe quand même une discrimination envers les personnes en surcharge pondérale bien qu’ils seraient pas visibles à la clientèle. Les préjugés sur ces derniers sont donc bien présents car même avec les mêmes compétences ils subissent plus de rejets que les personnes sans surcharge pondérale.

 

 

 

      Cette étude nous a montré qu’à l’embauche même si dans certains cas le milieu social est le réel discriminant, l’apparence reste le facteur majeur de la discrimination au travail en France des personnes en surpoids. Cependant, il faut comprendre que si l'on rassemble les deux aspects, le surpoids devient un facteur vraiment majeur de la discrimination au travail et que les personnes victimes de ce dernier font alors face à une réelle inégalité des chances au travail.

 

 

Découvrez notre conclusion: 

© 2016 , Le surpoids et la discrimination au travail

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