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Il existe deux principales formes de discrimination.

Premièrement, la discrimination directe qui consiste à défavoriser un salarié au profit d'un autre pour une ou des raisons non objectives, non justifiables.

Et la discrimination indirecte, qui apparaît lorsque des règles et des pratiques, qui ont été acceptées pour des raisons économiques ou fonctionnelles, ont un impact discriminant sur un ou plusieurs employés.

Quelque soit sa forme, la discrimination au travail ne provient pas nécessairement du dirigeant d'entreprise. Elle peut être pratiquée par un salarié à l'égard d'un ou de plusieurs de ses collègues.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                                                      *(1)

 

Les principaux critères de discrimination à l’embauche, au travail sont le sexe, l’origine, la grossesse, la situation familiale, l’apparence physique avec le poids…

 

Selon le 8e baromètre Défenseur des droits OIT réalisé par l'Ifop, plus d’un candidat sur 3 (soit 32%) se déclare victime de discrimination à l'embauche. Et les demandeurs d'emploi d'origine étrangère non européenne se disent tout autant discriminés que le reste des personnes demandeuses d’emploi. Par ailleurs, l'enquête révèle que les facteurs perçus comme les plus discriminants sont le fait d'avoir plus de 55 ans (soit 88%), d'être enceinte (soit 85%), le style (soit 81%) ou l'obésité (soit 75%).

Voici un document complétant l'enquête menée par l'Ifop:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                     

 

 

 

 

Etude réalisée par l'Ifop

*(2)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

 

 

 

 

 

                                                                                            Etude réalisée par l'IOT/DDD

                                                                                                                *(3)

 

 

Mais nous nous intéresserons à la discrimination liée au surpoids. Ce critère apparaît le plus couramment entre le troisième motif et le cinquième motif de discrimination. On appelle cette discrimination la “grossophobie”.

Cette discrimination touche différents aspects de la vie professionnelle que ce soit à l’embauche, au niveau des salaires, des promotions, de la cessation d’emploi ainsi qu'au niveau du quotidien en milieu de travail.

 

De nombreuses études et sondages ont été mis en place afin de dénoncer la discrimination au travail envers les personnes en surpoids.

 

Par exemple, selon une étude récente en France: "près d’un travailleur sur deux signale une stigmatisation par les collègues et quatre sur dix par les employeurs et superviseurs (par exemple: humour déplacé, commentaires péjoratifs, traitement différencié...)."

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                                                 Enquêtes réalisées par les Echos"

                                                                                                     *(4)   *(5)

 

 

 

De plus,nous savons grâce à l'Observatoire des discriminations, qu'une personne obèse a trois fois moins de chances qu'une personne dite "de poids normal" d'obtenir un entretien d'embauche pour un poste de commercial.

 

Des chercheurs français ont également montré que la proportion de temps passé sans emploi durant la vie active augmente en fonction du poids. Ainsi, lorsque le poids d'une personne dépasse l’indice de masse corporelle (IMC) considéré comme "normal", cette personne a moins de probabilité de trouver un emploi qu'une personne d'IMC dans la norme.

 

 

 

Cela nous montre bien que les personnes en surpoids sont souvent discriminées. Cela s'explique car il existe beaucoup de préjugés vis-à-vis de cette apparence. De manière générale ces personnes sont considérées comme moins dynamiques, moins intelligentes, plus faibles, parce qu'incapables de se maîtriser, de résister à la nourriture ou d’avoir une activité physique. Ainsi, une personne en surpoids est souvent considérée comme responsable de son état. C’est ce qu’explique Camus lorsqu’il dit qu’on est “responsable de ce à quoi on ressemble”.

 

Pour lutter contre ces discriminations, il existe en plus des sondages et des études, de nombreux témoignages.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prenons le cas de Thibault, qui souffrait de surpoids.

Il dit: « J'étais employé dans une petite boutique. Régulièrement, il me faisait des remarques très désagréables sur mon physique, m’incitant à faire un régime.. Il a donc pris la décision de demander à son patron un entretien, «J’ai dit à mon patron que ses remarques me rendaient très mal à l’aise. Il m'a répondu en me tendant une feuille et un stylo, arguant que si cela ne me plaisait pas, il me suffisait de rédiger ma lettre de démission.». Ainsi Thibault décida de démissioner.

Quand il repense à cette histoire, Thibaut a des regrets et des remords.

« Je voulais que tout se termine le rapidement possible. J'aurais dû en référer au conseil des prud'hommes.»

Aujourd’hui sans emploi, le jeune homme de 27 ans va obtenir une chirurgie bariatrique qui devrait lui permettre de perdre du poids.

Il espère que cette opération lui permettra de mieux réussir dans le monde professionnel.

 

 

Un autre témoignage est celui de Sandrine à partir de 2min 59

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

                                                               Tiré de "Youtube": https://www.youtube.com/watch?v=Jx3W1hdWhj0

 

 

Ou Madame X… qui a adressé à son employeur la lettre suivante :

« Je viens par la présente vous relater les faits qui m’ont conduit à une dépression grave et qui à ce jour ne me permettent pas de penser à reprendre le travail sans avoir la peur au ventre et n’arrivant plus à maîtriser mes émotions au point d’en perdre le sommeil et à avoir des idées de suicide. (…)

 

Depuis ma reprise, les brimades et les réflexions sur mon poids ont été en augmentant chaque jour (j’ai pris 23 kg en huit mois à cause du stress). Les propos de ce monsieur étaient : « tu es trop grosse », « tu devrais faire un régime», « si tu continues à grossir nous ne pourrons pas te garder ». J’ai demandé la mise en place d’un régime particulier lors de ma prise de repas sur place, on m’a répondu ‘il n’y a pas de possibilité de repas spécifique’. J’ai donc demandé à cesser de prendre mes repas sur place, ce que j’ai fait, mais on a continué à prélever le montant de ces repas sur mon salaire. (…) »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les deux derniers témoignages nous montrent combien beaucoup des personnes en surpoids, qui sont victimes de discrimination, ont un problème d’estime et de confiance en elles, et cela principalement à cause des remarques et des moqueries qu'elles connaissent dans leur vie professionnelle.

 

 

Or, une personne en surpoids est plus ou moins discriminée en fonction du métier qu’elle exerce ou qu’elle souhaite exercer car comme le dit Thibault de Saint Pol « Chaque métier correspond à des représentations physiques dans l’imaginaire collectif. On imagine un boucher plutôt rond, contrairement à une hôtesse d’accueil », souligne-t-il. .

Les personnes obèses choisissent donc des métiers dans lesquels l'apparence est moins importante, ou avec un réel contact avec le client, ce qui explique que beaucoup ne travaillent pas dans le milieu du commere. Nous sommes donc en mesure de distinguer une forme d'auto-discrimation.

 

Les personnes en surpoids travaillent surtout dans les métiers de la santé et de l'action sociale (22 %) et dans l'administration publique (13 %). En revanche, elles occupent seulement entre 2 et 3 % des postes dans l'hôtellerie ou les services à l'entreprise.

Ainsi très peu de personnes en surpoids travaillent dans la mode, comme le mannequinat, cela à cause du culte de la minceur. Cette focalisation autour de la minceur prend également une place importante dans le milieu cinématographique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce tableau réalisé par l'Insee en 2001 montre bien la répartition des personnes en surpoids

dans les différents milieux professionnels *(6)

 

 

 

Heureusement, il existe aujourd'hui des progrès vis-à-vis de cette restriction des débouchés des milieux professionnels.

Prenons l'exemple de Tess Munster, mannequin obèse en Amérique qui gagne en popularité car beaucoup d'américians se reconnaissent en elle. Mais nous ne pouvons pas parler pour le moment de l'aboutissement du culte de la minceur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le mannequin américain Tess Munster

*(7)

 

 

 

 

 

Or, cette discrimination touche beaucoup de personnes en surpoids, mais dans le monde du travail, les personnes féminines sont davantge touchées par la discrimination que les hommes.

 

Pour en savoir plus sur le cas particulier de la Femme :

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*(1) http://www.points-de-vue-alternatifs.com/2013/10/article-sur-la-discrimination-l-embauche-ugly-betty-trouverait-elle-un-jour-un-travail-en-italie.html

 

*(2) http://fr.slideshare.net/mamzelleb/2353-1study-fileenqueteperceptiondiscriminationsde07102013

 

*(3) http://www.boursorama.com/actualites/l-apparence-physique-facteur-de-discrimination-a-l-embauche-1-45cfe2ffe4cd507ec4f182b2500f33e6

 

*(4) http://ecoinfos.com/news/article/1825255-les-discriminations-a-lembauche-touchent-surtout-lapparence-physique

 

*(5) http://actu.orange.fr/politique/le-surpoids-facteur-de-discrimination-a-l-embauche-surtout-pour-les-femmes-lesechos_CNT000000jPQJp.html

 

*(6) https://bmsap.revues.org/2622

 

*(7) http://www.ma-grande-taille.com/tess-munster-le-premier-top-model-plus-size-de-120-kilos-126397

Mais la discrimination au travail envers les obèses peut aussi être créée par les clients.

Prenons l’exemple de Henri, serveur au Macdonald’s de Lille. Ce jeune homme de 25 ans est souvent mal à l’aise lorsque des enfants viennent commander. En effet, il dit “Un groupe de jeunes s’est moqué de moi en me traitant de “Gros sac”, et je suis tellement mal dans ma peau vis-à-vis de mo poids que n’osai pas répondre.”

Par exemple, Anne-Sophie Joly, présidente du CNAO (collectif national des associations d’obèses), explique qu’elle même en surpoids, a connu des difficultés à trouver un emploi depuis la cessation d’activité de son entreprise. Et ce «malgré un CV long comme le bras», assure-t-elle. Pour elle, il n’y a pas de doute, son physique joue clairement en sa défaveur. Bien qu’elle puisse se plaindre auprès du défenseur des droits notamment, toute la difficulté réside dans la capacité à prouver une discrimination de ce type.

© 2016 , Le surpoids et la discrimination au travail

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